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Archives pour mai 2007
Peut-être un point de départ pour une nouvelle histoire ?
On dit que le fantôme qui persécutait le propriétaire a fini par le rendre fou…
(Récit à plusieurs mains)
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Nick regarda sa montre, 9h15, son vol était prévu pour 20h30. Se rendre à Hiroshima et convaincre Mr Hamada ne serait pas facile ; il le savait mais le challenge l’excitait.
Cet homme d’affaire jeune, élégant, plein d’énergie, avait l’habitude de convaincre. Son entreprise l’envoyait toujours, de préférence à Dan Brown, son associé, toujours un peu jaloux des succès de son collègue. 9h 15… Il avait le temps de se rendre à la salle de sport avant de préparer ses bagages et de relire une dernière fois son dossier.
Il n’avait qu’une envie, s’assoupir un moment, bercé par le ronronnement des voitures et ne plus penser à rien. La semaine s’annonçait difficile et il le savait. Il appréhendait un peu ce voyage qui lui rappelait la mésaventure de l’été dernier. Il regarda sa montre, haussa un sourcil en étirant les bras quand le téléphona sonna…
La route avait été longue jusqu’à l’aéroport à cause des embouteillages, comme d’habitude. Mais il avait encore plus d’une heure et demie avant l’embarquement. Il récupéra le portable au fond de la poche intérieure de sa veste et répondit.
- Oui, allo ? Nick Start à l’appareil. Oh, Monsieur Hamada, ravi de vous entendre. !
- ………….
- Quoi ? Vous voulez dire que vous ne serez pas au rendez-vous ? Ah, c’est ennuyeux, je m’apprêtais à partir
- ……………
- Que je défasse mes bagages et que je rentre chez moi ??? Vous m’appellerez ??
Bien, Monsieur Hamada, je comprends.
Très déçu, mais un peu soulagé, il demanda au taxi de faire demi-tour.
Pendant le trajet du retour, il se souvint de son voyage de l’année précédente : Monsieur Hamada avait bien changé entre le moment où il l’avait attendu à l’aéroport, où il était tout sourires, amabilité, courbettes, et le jour de son départ, où il avait senti de la fausseté et de l’hypocrisie chez cet homme un peu mystérieux, il faut bien le dire. Avait-il une activité cachée et illégale, derrière sa façade d’entrepreneur honnête ? Qu’est-ce qui avait pu provoquer cette décision brutale de ne pas le recevoir ?
« Je vais en profiter pour améliorer mon dossier » pensa-t-il. Il fallait maintenant attendre le bon vouloir de ce monsieur. Le prochain coup de fil serait-il demain, dans une semaine, ou six mois ?
La dernière fois, ce monsieur l’avait fait attendre plus de trois mois, et dans ce domaine la concurrence est rude. Mais plus il avait des affaires avec ce monsieur Hamada, et plus Nick devenait méfiant, car lors d’un précédent dîner d’affaire, il y avait à la table des hommes un peu « hors du commun ».
En effet cette exportation de fraises « Tagada » était de la plus haute importance pour l’avenir de son entreprise.
L’opération « Chamallows » lui était déjà passée sous le nez l’année précédente. Piqué au vif par leur ancienne querelle, Dan Brown, son plus grand adversaire au sein de l’entreprise, ne lui avait pas fait de cadeaux. Il comptait bien se rattraper ce coup-ci et se fâcheux contretemps l’ennuyait tout de même un peu. Et cette pluie qui ne présageait rien de bon continuait à tomber quand son taxi arriva devant son perron. Il régla sa note, récupéra ses bagages et son attaché-case lui servant d’abris sommaire il leva les yeux aux ciel afin d’essayer d’apercevoir une accalmie. Soudain son air devint plus grave, il lui sembla voir une ombre furtive passer devant la fenêtre de son bureau, il accéléra le pas et se précipita dans le hall…
Rien, silence total. Pourtant, il lui avait bien semblé… Il fourra la main dans sa poche et engloutit une poignée de fraises Tagada, qu’il avait toujours en réserve pour les coups durs. Tout en mastiquant, il pénétra dans son bureau aux volets fermés. Il appuya sur l’interrupteur pour faire de la lumière. Horreur !!! Il faillit en avaler ses fraises de travers. Tout était sens dessus dessous ! !! Les tiroirs ouverts dégoulinaient de feuilles et papiers divers, à moitié déchirés, la pièce était jonchée de débris, morceaux de téléphone et de fax, trombones, stylos cassés, l’ordinateur était en miettes !!!!! Un coup dur, un de plus. Qui avait intérêt à saccager ainsi son lieu de travail ? Surtout que le dossier important destiné à monsieur Hamada était dans son attaché-case, qu’il tenait toujours à la main !
Soudain, un bruit le fit sursauter…
La porte était ouverte. Il lança un bref regard circulaire dans le salon, rien. Puis un bruit sourd dans la cuisine. Il s’avança avec appréhension. « Vous les européens vous n’avez aucun respect. » Le yakuza avait l’air méprisant
Ses yeux bridés transperçaient Nick de leur flamme orangée et Nick avait du mal à avaler sa salive, pourtant encore parfumée à la fraise Tagada.
Le yakuza :
- Vous savez pourquoi je suis ici, n’est-ce pas, Mr Hamada ne veux plus rien de la City Bank, toutefois rendez-nous le grimoire !
- Pardon ? Quel grimoire ? De quel grimoire parlez-vous ? Je ne vois pas… balbutia Nick Start, rempli de panique.
Nick savait que cette réponse ne le satisferait pas. Le Yakusa fit un pas en avant, le regard sombre il devenait de plus en plus menaçant. Il ne quittait pas Nick des yeux et tout en le fixant il glissa lentement sa main droite dans la poche intérieure gauche de son imperméable….
Tout en continuant à parler, Nick sortit avec précaution, pour ne pas effrayer le yakusa, une poignée de fraises Tagada de sa poche, et tendit la main :
-Vous en voulez une ? demanda-t-il.
- Non, merci, répondit l’autre d’un air supérieur, comme s’il s’agissait d’une friandise ridicule, tout juste bonne pour les européens décadents.
Mais cette diversion avait suffi à détourner l’attention de son adversaire : Nick, vif comme l’éclair, se saisit du Katana et se mit à faire des moulinets au-dessus de sa tête.
- Vous le voulez, ce grimoire ? Eh bien, cherchez-le ailleurs, je ne l’ai pas ici.
Mais je m’en suis servi, comme vous pouvez le voir, et j’ai déchiffré le secret. Essayez donc de me résister, si vous en voulez la preuve !
Le yakusa fixa le katana tout en reculant lentement en glissant presque ses pieds l’un après l’autre. Ses yeux suivaient les mouvements de Nick sans qu’aucun autre muscle de son visage ne bouge. Un vrai masque asiatique. La rapidité imperceptible lui permit de mettre assez de distance entre lui et Nick qui continuait à gesticuler en s’avançant. Le yakusa saisit le revers droit de sa veste, inclina doucement la tête sans quitter de regard le katana et marmonna à grand débit un torrent de mots au micro que Nick aperçut en écarquillant les yeux avec une certaine frayeur….Nick s’arrêta, semblant hésiter, un silence, le yakusa pressa son index sur l’oreille droite toujours en fixant Nick….
… et soudain, son visage jusqu’alors immuable se transforma.
Une transformation presque imperceptible pour un occidental comme Nick mais c’est le signe que l’interlocuteur qu’il écoutait dans son oreillette est hiérarchiquement supérieur. Juste un froncement de sourcils assez révélateur surtout quand il est accompagné de flexions presque automatiques du tronc comme pour faire un salut. Une attitude qui frise presque le burlesque.
Nick, observant le yakusa qui ne le quitte toujours pas de yeux tout en marmonnant dans son micro ce qui semble être des excuses confuses, fronce les sourcils à son tour mais d’une façon plus marquée, plus à l’occidental, comme pour signifier qu’il est entré en phase de réflexion profonde et concentrée. En même temps, comme pris par un tic, il ne cesse de se passer la paume de sa main libre sur ses cheveux ébouriffés. La façon dont le yakusa se conduit ne lui présage rien de bon… Il a déjà vu ça…
Le yakusa, jusqu’alors d’un sang froid à couper au couteau, se mit à se tortiller comme un vers.
En Europe depuis 24 heures, il avait goûté au repas de « la mère Angèle », le petit resto au coin de la rue, mais le cassoulet, ce n’était pas vraiment son repas quotidien, et les flatulences lui tordaient les boyaux. Quand soudain, un bruit sourd si fit entendre derrière lui, accompagné d’une odeur indéfinissable….
Nick se pinça le nez de sa main libre, et continua ses moulinets en reculant jusqu’à l’entrée de la pièce… il fallait sortir de là, et vite ! Sûr désormais que le Japonais avait perdu définitivement son honneur et ne le poursuivrait pas, qu’il allait sans doute même se faire Hara-kiri, Nick se sentait plus léger. Mais il savait que la poursuite ne cesserait pas tant qu’il serait en possession du grimoire que Hamada avait vu l’année précédente et qu’il avait essayé d’acheter à Dan Brown, en signant le contrat pour les chamallows. Nick avait évité la catastrophe de justesse, car si Hamada mettait la main sur ce grimoire, ou sur son double, il deviendrait le maître du monde.
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Vite, prendre un taxi et filer dare-dare chez Mado. Elle seule pourra l’aider.
Mado, c’est quelqu’un ! Une experte en langues asiatiques. Aucun dialecte ne lui résiste. Elle seule pouvait décoder les textes encore incompréhensibles du grimoire. De plus, elle saurait comment faire pour échapper à son poursuivant, surtout qu’il ne devait pas être seul.
Nick n’avait plus le choix. Si son bureau avait déjà été visité, son appart avait de grande chance de l’être également. Tous les endroits qu’il fréquentait habituellement n’étaient plus sûrs.
Mado, il ne l’avait pas revu depuis plusieurs mois, quel accueil allait-elle lui réserver ?
Il trouva une boite de Smecta dans un tiroir de son bureau, la lança au yakusa, et se précipita dehors.
Il se jeta devant un taxi qui pila pour l’éviter. La pluie déferlante faisait un rideau presque opaque devant les vitres de la voiture. Les essuie-glaces étaient presque inutiles. La voiture longea les bords de plage un long moment et se faufila dans les ruelles du vieux port.
Tout en payant le taxi, Nick scrute la façade noire de l’immeuble de Mado. Pas très éclairé, ce coin ! Il appuie sur la sonnette. On décroche l’interphone.
- Allo ?
- Allo, Mado ? C’est moi, Nick, j’ai quelques ennuis, je peux monter te voir ?
Un silence au bout du fil.
- Mado ? Qu’est-ce qui se passe, tu n’es pas seule ?
- Euh… si, si, mais tu comprends, chaque fois que tu viens me voir c’est parce que tu as des ennuis. Bon, monte, je t’ouvre, tu vas m’expliquer ça.
Il monta les escaliers 4 à 4.
Il arriva au 5ème étage, pour une fois sans croiser un seul rat, et frappa à la porte, qui s’entrouvrit, et là…
Surprise ! Ce n’était pas Mado ! Mais un autre yakusa, qui brandissait un sabre ! Nick dévala l’escalier à toute vitesse, ne sachant plus que faire. Mado l’avait trahi ! C’était elle qui avait parlé du grimoire ! Et elle en connaissait une partie ! Evidemment, dans ce genre d’histoire, on ne peut compter que sur soi-même… mais est-ce que c’était sûr ? Peut-être que Mado avait parlé sous la menace… il se souvint du silence, quand il avait appelé. Peut-être était-elle bâillonnée, enfermée dans un placard. Il n’avait pas le droit de l’abandonner.
Il n’a pas pu s’empêcher de faire un pas en arrière qu’il a sitôt regretté. Les yeux écarquillés, un noeud au ventre, il regarda Mado. Il peine à croire ce qu’il voit : Mado avec un visage presque cadavérique, des cernes aux yeux amplifient les valises qui lui bouffent ce qu’il lui reste de joues, les yeux éteints, hagards, les cheveux hirsutes, un mégot pendouille sur sa lèvre inférieur tuméfiée. Cette Mado dont il a toujours admiré la beauté et la finesse des traits. Il lui arrivait même de l’appeler « Madone » tellement qu’elle était belle et angélique
- O Mado, ma petite Mado, que t’est-il arrivé ?
Que faire, laisser Mado se faire torturer ? Agir au risque de se faire tuer ? Il fallait réfléchir et vite ! Nick était courageux mais pas suicidaire, il lui fallait de l’aide, et il avait toujours son portable …
À ce moment-là surgit de nulle part au fond de l’appartement un autre yakusa qui glissa la lame de son katana sous la gorge de Mado.
Il l’avait déjà battue, c’était indéniable !
Avait-elle dit tout ce qu’elle savait ?
Et d’ailleurs que savait elle exactement ?
Le yakusa frappa le visage de Mado avec une force effrayante.
De peur, Nick sorti de l’appartement et dévala les escaliers
Arrivé en bas, pris de remord, il hésita à remonter pour soutenir Mado et la sortir de là.
Mais en avait-il les capacités ? En avait-il la force ?
Il n’avait jamais été bien téméraire, mais il n’était pas sujet à la panique et se contrôlait assez bien. Et puis, il connaissait le secret, qui lui donnait la force. Non, il ne pouvait pas la laisser aux mains de ces sbires envoyés par Hamada. Il fit demi-tour et gravit à nouveau les marches. En haut de l’escalier, il s’arrêta, colla son oreille contre la porte. On n’entendait plus rien… il poussa lentement le battant qui n’avait pas été refermé en plein.
« Il faut que j’appelle Jack »
Il pris son portable dans sa poche et composa le numéro.
Nick avait connu Jack pendant son service militaire. Cet homme était une force de la nature, et un professionnel de la neutralisation des ennemis. Lui, il n’avait pas quitté l’armée et avait fait carrière dans les force spéciales.
De plus il habitait à quelques rues de là….
En attendant l’arrivée de son ami, il prit Mado dans ses bras pour essayer de la réconforter. Apparemment plus trace des deux hommes qui l’avaient agressée. Mais la grande question était : avaient-ils trouvé le grimoire ? Il l’avait en effet confié à Mado en rentrant de son voyage l’année précédente, persuadé qu’il serait en sécurité chez elle. Hélas, à la tête de Mado, il comprit qu’elle n’avait pas pu résister à la menace. Les deux hommes avaient emporté le précieux trésor que constituait ce vieux manuscrit des temps anciens. Il entendit des pas dans l’escalier : c’était Jack. Il allait falloir s’organiser, retrouver des contacts, essayer de remettre la main sur le parchemin.
Le secret ancestral de fabrication des fraises « Tagada »‘sera-t-il préservé?
Posséder le grimoire ne suffira pas, il faut trouver un expert en déchiffrage pour décoder cette écriture d’un autre temps. Seul un « Historien », renommé sur Unblog, pourrait peut-être y parvenir ! Mais qu’est-il devenu ? Sa disparition elle même était un mystère !
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Bien sur jack avait son idée sur les déboires de Nick, il avait une connaissance des deux yakuzas, mais Nick ne lui révéla l’existence du grimoire, ils soignèrent Mado du mieux possible, prenant l’escalier de secours ils déboulèrent dans la rue détrempée
Ils aperçurent les deux yakuzas rentrer dans la boutique des frères Tagashi. Les exportateurs de confiseries asiatiques.
Les frères Tagashi, deux véritables salauds malgré leur métier, avaient-ils le grimoire ?
Après les sushi et sashimis parfumés à la barbe à papa, oseront-ils le parfum fraise ou chocolat ?
Il ne fallait absolument pas laisser continuer cette errance gastronomique !
Jack et Nick se devaient d’intervenir au plus vite. La porte de la boutique grinça légèrement ils entrèrent
- Bonjour messieurs, que puis-je faire pour vous ?
Les deux amis se regardèrent étonnés, cet homme parlait parfaitement leur langue sans aucun accent. Jack avança d’un pas tandis que Nick scrutait la boutique trop sombre à son goût.
- Dites à M. Hamada que nous avons besoin de lui parler
L’homme pris le téléphone situé à sa droite et composa un numéro trop court pour être dirigé vers l’extérieur. Jack et Nick se regardèrent et avaient donc vu juste. Mr Hamada était dans les murs et une angoisse indéfinissable commençait à les envahir.
L’homme hocha la tête et après une brève conversation imperceptible indiqua d’une voix froide avec un sourire en coin :
- Prenez cet escalier, vous êtes attendu au sous sol il y a une porte qui donne sur l’arrière cour. Frappez, on vous ouvrira…
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Avant de continuer cette histoire, il serait bon toutefois d’apporter au lecteur quelques précisions : La Fraise Tagada est un bonbon inventé en 1969 par la société Haribo. Cette société fut créée en 1924 par Hans Riegel et sa femme Gertrud à Bonn, Allemagne, avec un des produits encore les plus vendus de cette société : l’Ours d’Or, le bonbon gélifié en forme d’ours.
La Fraise Tagada se présente sous la forme d’une boule de guimauve aérée, recouverte de sucre fin coloré de rose et aromatisé. Son nom vient de sa forme et sa couleur qui imitent celles de la fraise.
En France, la Fraise Tagada est un des bonbons les plus vendus (1 milliard de Fraises par an), mais aussi les plus imités. En effet, nombreuses sont les enseignes de confiseries qui ont maintenant leur propre imitation de la Fraise Tagada.
La Fraise Tagada tient son succès de plusieurs facteurs déterminants pour la tranche d’âge des 10-30 ans qui sont actuellement les plus gros consommateurs.
Le premier de ces facteurs est la nostalgie. En effet, cette fraise n’est pas sans rappeler pour les plus âgés, les fameux moments de leur enfance où la dégustation de cet objet était un vrai plaisir. La Fraise Tagada, une « Madeleine de Proust » ?
Autrement, la Fraise Tagada possède une dualité attirante, une réelle complexité des sens qui en fait un objet de dégustation fin. Cette dualité se révèle dans le match entre sa croûte rose, craquante, forte en arôme, sucrée et râpeuse, et le moelleux de la guimauve nacrée, légère, aérienne, douce et fondante. Un autre aspect important de la Fraise Tagada est sa fonction sociale. En effet, la friandise assume, chez l’enfant un apprentissage du partage. « Je partage avec toi mes bonbons donc, tu es mon ami ». Simpliste mais réel. Cet aspect reste encore vrai à l’âge adulte, puisqu’il n’est pas rare de constater la présence de bonbons et notamment de la Fraise Tagada durant les soirées et autres « parties ».
Une argumentation en béton pour l’exportation japonaise ! Mais qu’est-ce que monsieur Hamada voulait rajouter à cette composition ? Nick pensait qu’il avait un projet bien précis, en rapport avec le grimoire, et il ne savait pas trop ce qui l’attendait derrière la porte. Pourvu que…
La porte s’ouvrit doucement et là quelle surprise !
D’abord, une odeur sucrée de barbe à papa, mélangée d’oursons en guimauve et de petits crocodiles gélifiés
Nick reconnaissait bien cette odeur… toute son enfance, sa soeur Lily qu’il distrayait comme il pouvait, la pauvre sur son fauteuil depuis si petite (elle avait mangé à l’âge de trois ans une fausse fraise tagada périmée, un véritable poison !)
Et puis l’émerveillement : un véritable laboratoire immense ! Grand comme dix fois Méméring (ville dans laquelle se passe notre intrigue) !
Avec des alambics, des éprouvettes, des pipettes pleines de liquides multicolores qui passaient d’une paillasse à l’autre par tout un réseau de tuyaux transparents !
Même la chocolaterie de Willy Wonka n’était pas aussi perfectionnée !
Et des bonbons de partout !
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Et surtout : tout une partie du laboratoire jonchée de fraises tagada de toutes sortes : des petites, des grosses, des trop rose trop pâle, des trop rouges…
mais il y avait une évidence : aucune véritable fraise tagada
et tous ces petits lutins avec leur bonnet rouge qui s’affairaient autour de toutes ces fraises tagada.
Monsieur Hamada essayait de copier La Fraise Tagada, maintenant Nick et Jack en étaient certains.
Il fallait absolument retrouver le Grimoire avant qu’il ne soit trop tard…
Cela devenait une priorité nationale… et Nick se rappelait tellement le drame qui avait frappé Lili, sa petite soeur chérie.
Pouvaient-ils dans ce cas de faire aider des autorités ? Et comment ? Personne à la tête de l’Etat ne savait que le Grimoire était quelque part à Méméring…
Hélas ! Fascinés par toute cette machinerie, et perdus dans leurs pensées, ils n’entendirent pas arriver derrière eux les deux yakuzas… Nick eut à peine le temps de se retourner pour voir tomber sur eux un immense filet… ils étaient pris au piège ! Ils n’auraient jamais dû entrer là tous seuls. Nick eut une pensée pour Mado, restée seule dans son appartement, avant de sombrer dans une torpeur provoquée par un gaz répandu dans la pièce. Ils employaient les grands moyens !
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Monsieur Hamada, en effet, avait débarqué à Méméring juste après le dernier voyage de Nick et Dan Brown, le traître, au Japon. Son premier soin avait été de se rendre méconnaissable, et il n’avait pas pu sortir de l’appartement qu’il avait loué pendant quelques semaines. Mais après, quel résultat ! Plus personne n’aurait reconnu en lui un Japonais. Il pouvait vaquer tranquillement à ses sinistres occupations, et commander les opérations tout en n’hésitant pas, comme on l’a vu, à mettre lui-même la main à la pâte pour touiller les gamelles de préparations diverses, toutes basées sur les recettes déchiffrées dans le Grimoire, qu’il n’avait pas en sa possession entièrement, cependant, n’ayant pu se procurer que quelques photocopies des premières pages. L’essentiel lui manquait donc pour mener à bien son projet diabolique.
Bien évidemment, tous les lutins et les yakuzas étaient immunisés contre ce gaz très nocif.
Nick reconnaissait cette odeur, avant de s’effondrer, il chercha dans ses souvenirs…
une seconde avant de fermer les yeux et de sombrer dans un profond sommeil, il eut la réponse : la fausse fraise tagada périmée qu’avait mangée sa petite soeur !
Nick et Jack furent ligotés et jetés dans un entrepôt au fin fond du laboratoire.
Ils se réveillèrent quelques heures plus tard
- Jack, ça va ?
- Oui, Nick, et toi ?
- J’ai vu des jours meilleurs… depuis combien de temps sommes-nous enfermés ici ?
Ils étaient attachés l’un à l’autre, dos à dos.
Tout autour d’eux des sacs pleins de vieux bonbons de toutes sortes, périmés et moisis.
Une odeur pestilentielle flottait dans la pièce, ça devenait de plus en plus irrespirable…
Il leur fallait trouver une solution pour sortir de là, très vite !!!!!
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Ici, le narrateur doit ouvrir une parenthèse pour donner au lecteur quelques explications :
Le projet démoniaque de Hamada ne date pas d’aujourd’hui ni d’hier. Depuis son jeune âge il n’a fait que rêver au pouvoir que peut lui procurer la friandise Fraise Tagada (FT) la plus consommée de la planète comme c’était le cas d’une boisson très connue à addiction irréversible, il ne se rappelle plus du nom mais il retient toujours le cigle (CC).
Il a tout fait pour s’en approcher afin de s’en approprier le secret de fabrication. Tenace comme il est, il ne reculera devant rien pour mettre la main sur ce secret le plus gardé.
Hamada veut coûte que coûte percer ce secret de fabrication car son idée a toujours été d’utiliser la Fraise Tagada (FT) comme base pour y introduire certains composants comme la psilocybine (PSC), la dimethyltrypatamine (DMT) ou même l’harmaline (HL) et autres hallucinogènes.
Dés qu’il y pense, et il y pense tout le temps, même en se rasant, même sur les cuvette de WC, il se sent emporté comme par un orgasme géant, infini qui le secoue de la tête aux pieds : La gloire, l’argent, le pouvoir et la main mise sur tout. Un gouvernement planétaire dont il sera le maître absolu, l’Empereur avec un grand E. Ah !
Il commencera par distribuer la FT, en apparence inchangée, dés la maternelle pour augmenter l’effet déjà subit par le bébé dans le ventre de sa mère. Il installera des distributeurs tous les 20 mètres et baissera le prix, au départ, seulement au départ, il…
Laissons Monsieur Hamada à ses sinistres projets, et revenons à nos deux héros, enfermés dans la cave.
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Soudain ils entendirent des pas derrière la porte. Celle-ci ne tarda pas à s’ouvrir, et un homme brun, un sourire sardonique aux lèvres, pénétra dans la cave.
- Alors, monsieur Nick Start, on a voulu fouiner ? Non non, n’ayez pas peur, vous ne vous étoufferez pas tout de suite, il y a encore de la marge. Moi, je respire cette odeur avec délice, comme tous les gens qui sont à mon service… Nous travaillons là-dessus depuis longtemps. Et surtout, je ne prendrai pas le risque de vous supprimer avant que vous me disiez où vous avez caché ce grimoire. Nous avons fouillé chez vous, et chez votre amie Mado, sans succès. Votre collègue Dan Brown, qui vous espionne en permanence, n’a pas pu nous donner d’indications à ce sujet. Ainsi, il ne nous reste pas beaucoup de solutions pour le trouver, n’est-ce pas ? Une chose est sûre, c’est que vous ne sortirez pas d’ici avant de nous avoir renseignés.
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Au même moment, de l’autre côté de la ville une femme à l’allure improbable dans un tel lieu pénétra à «L’arme à l’œil » vieux bar de la banlieue sud de Méméring réputé pour son cocktail au Zan et ses fréquentations.
Perchée sur ses talons hauts elle avançait lentement vers le fond du bar ou le rideau de voile rouge laissait entrevoir plusieurs ombres fumant le cigare. Le barman suivi des yeux cette rouquine sulfureuse qui avec son porte cigarette au bout des doigts et sa longue robe rouge fendu lui rappelait étrangement Jessica Rabbit, la femme de Roger. Elle portait avec elle une sacoche à laquelle elle semblait beaucoup tenir. Avec un geste lent elle replaça la mèche qui lui couvrait l’œil droit et prolongea son geste afin d’entrouvrir le rideau.
Elle s’adressa d’un ton saccadé à l’encontre du plus imposant des fumeurs de cigares qui semblait être le leader du groupe :
- Vous ne devinerez jamais qui est en ce moment dans l’arrière boutique des frères Tagashi !
- Et on suppose que tu vas nous le dire, hein…ghkheu, gkheu hhhe…
Le gros tas de graisse et de muscles, Yamahashi, n’a pas pu terminer sa phrase, pris par une toux grasse et caverneuse d’ancien fumeur. -…Gkhhh, khh…En attendant, tu vas bouger ton derrière un peu à gauche, tu m’empêche de voir le Teltube…Ghhhh, khhhh…Ou plutôt, tiens, Poupoule, demande-moi un autre mais un peu plus corsé, dis à la patronne que c’est pour moi…Gkhhh, khhh,hhhgkhh… Il attrapa son long verre oblong et crasseux de ZanCoktail et le porta à sa bouche aux lèvres pleines de salive éjectée par sa toux chronique, se renversa la tête en arrière et sirota jusqu’à la dernière gouttelette la mixture brunâtre.
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Le Zan, au départ une friandise qu’on appelait « Réglisse » et qui datait des débuts du 19e siècle où elle fut inventée par un certain Henri Lafont, racheté par Haribo-Ricqlès, avait fait une longue carrière et satisfait, en pastille, en gomme ou en bâtonnets, la gourmandise de centaines de millions de gens, petits et grands avant de se diluer face à des nouvelles tendances en sucreries. On trouve encore, de nos jours, le Zan en pharmacie ou dans certains endroits du midi de la France qui était historiquement la région de réglisse.
Hamada avait pensé utiliser le Zan pour son diabolique projet mais il avait été devancé par Ling, le mafieux chinois le plus redoutable, qui avait eu l’idée la plus lucrative du 21e siècle. Il avait commencé à l’utiliser comme base à un cocktail explosif de coke, d’éther et de jus de litchi. Un cocktail auquel on devenait hyper indépendant dés qu’on l’avait ingurgité deux ou trois fois. Ce cocktail a envahit le monde et les bars spécialisés faisaient fortune en un court laps de temps, ce qui, par effet de boule de royaltie cumulés, avait fait l’immense fortune de Ling. Ling est aujourd’hui le seul adversaire qu’Hamada craint au plus haut niveau. Hamada n’avait donc pas pu utiliser le Zan et n’avait pas cherché à se frotter à Ling. Le hasard l’a mis sur une autre piste, celle du grimoire et du secret de la FT, la fraise tagada. La patronne, reconnaissant le verre crasseux de Yama, c’est comme cela qu’elle aime l’appeler, s’en empara promptement et après avoir jeté un coup d’œil circulaire, se baissa jusqu’à disparaître presque avec le verre derrière le comptoir.
Elle se redressa enfin après un long moment, le verre à la main, rempli à raz bord d’un liquide brun noir effervescent et fumant, elle le tendit à la rouquine sulfureuse, en le tenant entre le pouce et l’index comme si elle craignait un accident pour ses autres doigts.
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Mais que savait Nick du vieux parchemin ? Il avait été écrit vers 1400 par un bonze dévoyé du temple d’Akiaga prés d’Hiroshima. La légende disait que le bonze avait mis au point la formule de l’immortalité, le manuscrit fut entre les mains d’êtres avides pendant des siècles, et personne jusqu’à aujourd’hui n’avait résolu l’énigme. Les frères Tagashi, eux, avaient déchiffré la formule de fraises tagada façon Akiaga, ce qui leur avait assuré une prospérité fulgurante. Monsieur Hamada, quant à lui, avait pris soin d’enfermer le (faux) grimoire dans son coffre, Nick l’avait a peine parcouru, et Mado avait payé le prix fort pour sa convoitise.
Où était le livre sacré en ce moment ?
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Mais nous reprendrons cet épisode plus tard. Intéressons-nous de nouveau maintenant à ce qui arrive à notre héros et son ami Jack dans les caves du terrible sieur Hamada, déterminé à leur arracher le secret de la cachette du grimoire par la torture, car il a bien compris que c’était le seul moyen. Les deux yakuzas s’approchent, sortent de leurs poches un morceau de Zan, car ils ont arrêté de fumer, mais sont toujours accro à cette friandise dont on sait, hélas comment elle a été trafiquée par l’horrible Ling. Ciel ! Se dit Nick ! Des zanomanes ! Sous l’influence de cette substance, ils vont devenir encore plus sanguinaires et sans pitié. Nous allons passer un mauvais quart d’heure… Il ne peut pas, évidemment, croiser le regard de Jack, puisqu’ils sont toujours attachés dos à dos. Les deux individus à la solde de Hamada ont les yeux qui s’allument, l’un d’eux sort son sabre et le place sous la gorge de Nick. Nick hoquette, balbutie : non, non ! Je vous en supplie ! Mais l’autre appuie un peu plus fort, un sourire cruel aux lèvres. Nick sent le sang couler le long de son cou, sur sa poitrine… il suffoque, l’odeur pestilentielle se fait plus forte que jamais, va-t-il trouver le courage de résister ?
Sous l’effet des fraises tagada frelatées, Nick lâcha : « Le manuscrit est dans le ventre de Cécile. Je ne sais pas ce que cela signifie, mais je n’ai pas d’autre info à vous donner ». Brusquement, il se souvint soudain d’une formule du grimoire : « Crier 17 fois ‘’Tagada », et tout adversaire disparaîtra ». Alors il se mit à crier : Tagada ! Tagada ! Tagada ! Tagada ! Tagada ! Tagada ! Tagada ! Tagada ! Tagada ! Tagada ! Tagada ! Tagada ! Tagada ! Tagada ! Tagada ! Tagada ! Tagada !
Le yakusa, surpris, recula tellement vite qu’il se retrouva le cul par terre. Son sabre avait volé à l’autre bout de la pièce. Il essaya bien une parade : Zan ! Zan ! Zan ! hurla-t-il. Mais comme un seul homme, Nick et Jack s’étaient mis debout, avaient renversé en courant (Jack courait à reculons, galvanisé parle cri de Nick) monsieur Hamada, et le second yakusa, épouvanté, avait déjà passé la porte et s’était précipité dans les escaliers qui montaient au rez-de-chaussée.
Nick saisit le sabre abandonné, coupa les cordes qui entravaient ses poignets. Heureusement qu’il s’était souvenu de la formule !
Il ne pensait pas que monsieur Hamada comprendrait un jour ce qu’il avait voulu dire…
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Que pouvait signifier : « Le manuscrit est dans le ventre de Cécile » ? Sûrement un indice pour retrouver le manuscrit ! Mais lequel ?
Cécile, mais qui est Cécile ? Mais oui, c’était la statue de la fontaine de la place du marché !
Il fallait se rentre là-bas au plus vite ! Peut-être y avait-il un indice … La statue de Cécile était-elle proche ou contre Pèterie ? En fait elle est représentée sur son cheval Pèterie, le frère jumeau de Pégase. Peut-être qu’un indice, sur le lieu, est caché dans la phrase prononcée par Nick !
Il y avait aussi Cécile, la soeur aînée de Mr Hamada, qui était enceinte de Nick. Porterait- elle dans son ventre le secret du manuscrit ?
« Le manuscrit est dans le ventre de Cécile »? « Le manuscrit est dans le ventre de Cécile »? « Le manuscrit est dans le ventre de Cécile »?
Mais oui, bien sur ! Nick est un farceur qui apprécie les contrepèteries. Le manuscrit est dans le centre de Séville. Cécile n’y était pour rien.
Il nous fallait donc nous rendre en Espagne pour retrouver la trace du manuscrit !
Après tout ce stress, il fallait un remontant coriace à Nick et Jack ; ils décidèrent d’aller prendre quelques Picon bières chez Simon, au 26 méméring bloc.
En bas de chez Simon, ils rencontrèrent une jeune femme SDF qui vivait sous une tente Quechua. Cette jeune était la copine de Simon qu’il venait de larguer.
Elle saisit fortement la main de Nick :
- N’entrez- pas, ils sont chez Simon !
Chez ce Simon, que de mépris envers les femmes !
Il n’en respectait aucune.
Il les traitait comme des moins que rien.
Elles n’étaient pour lui qu’objet de désirs défendus et rien d’autre.
Cette jeune femme était rongée par la colère et la haine à l’encontre de Simon
Ses yeux étaient noirs de violence.
Peut-être espérait-elle qu’ « ils » feraient du mal à Simon, c’est pour cela qu’elle empêchait Nick et Jack de monter, pour qu’ils n’arrivent pas avant que Simon ait assez souffert.
- Mais qui ? demanda Nick
- Ce sont, ce sont ses amants, ils ont débarqué et m’ont mis dehors, il font certainement des jeux coquins avec Simon, celui la !!! Il n’a pas bougé pour m’aider !!!
La femme répondit que c’était des gangsters qui voulaient lui voler son argent, ils lui avaient tout volé, sauf la tente Quechua et certainement qu’ils étaient en train de le faire avouer ou est caché son coffre !!!
Et dans le coffre il y a des documents importants concernant le ventre de Séville et le grimoire ! s’écria Jack
- Vite, allons essayer de sauver Simon, et surtout son coffre-fort !
-MERDE, ils sont partis par derrière ! Heureusement, ils n’ont pas emmené Simon !
Pendant ce temps, une idée trottait dans la tête de Nick :
Le bouton rouge !
Celui qui déclenche l’apocalypse… Il est là… À portée de doigt…
Mais si on déclenche l’apocalypse, on aura plus de fraises tagada !!!!
Que faire !!!
Cruel dilemme !!!!
Non, pas l’apocalypse !
Nick et jack décidèrent de tout faire pour sauver le monde de l’horrible menace de monsieur Hamada.
Ils quittèrent l’appartement de Simon et retournèrent au laboratoire de monsieur Hamada.
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Mais en attendant la suite de leurs aventures, je vous livre la recette domestique très prisée pour 12 verres de cocktail Zan, trouvée en fouillant dans les carnets trouvés par pur hasard dans une poubelle de la petite ruelle sordide du bar ZanCoktail :
Dans un grand récipient en verre, laisser macérer 500 gr des bâtonnets Zan dans 2 litre de jus de litchi pendant sept jours.
Au huitième jour, ajouter au mélange :
Pour un cocktail Zan Class : 5 gr de cocaïne sous sa forme base, appelé free base et de préférence du « gold dust »
.
Pour un abreuvage moyen : 5 gr en poudre de chlorhydrate de cocaïne ordinaire. Pour un abreuvage bon marché : 10 grs d’héroïne ou autres opiacés.
Laisser macérer 24 heures
Au moment de servir un verre (étroit et oblong) rajouter 1 cl d’éther par verre. L’éther peut se trouver dans une pharmacie, c’est le même que l’on utilise pour anesthésier les tics qui se colle aux animaux pour les enlever proprement.
L’ajout de l’éther doit se faire au dernier moment pour provoquer une effervescence et une ébullition qui va homogénéiser l’ensemble. L’éther a aussi le rôle de véhiculer la cocaïne aux moindres veines des habitués (Zanman). Ne pas trop divulguer cette recette au risque d’attirer la foudre de Ling, seul propriétaire.
Le cocktail Zan est sinon fabriqué industriellement aux quatre coins du monde par la seule multinational ZanLing&Sons et ses succursales. Cette gigantesque industrie appartient en totalité à la famille lin et gère tous les bars « Zanlicocktail » de la planète.
Les Zanmen, une fois le deuxième verre bu, se déconnectent totalement de la réalité, ne sentent plus ni la douleur ni les émotions. Ils entrent alors dans ce qu’on appelle un DT (Delirium Tremens), leur cerveau se met en phase alpha- et émet alors en continu une onde codée qui les connecte directement au cerveau de leur caïd programmé. Ce dernier peut alors les diriger et leur faire faire ce qu’il veut. Aucun médicament n’existe pour soigner cette dépendance. Les effets sont irréversibles et l’âge moyen d’un Zanman est de 35 ans. La population mondiale, après avoir atteint le pic de 7 milliards d’individus, a commencé à chuter. Elle compte actuellement 4, 2 milliards et continue de baisser.
L’effet de cette connexion supra normale fonctionne dans un rayon de 100 Km à la ronde et c’est principalement pour cela que Ling avait installé, sur tous les lieux stratégiques de la terre, suivant un relevé par satellite, le sien propre, un bar « ZanCocktail » et ce en fonction de la couche populaire qui s’y trouve.
Un Zanman peut consommer de la FT (Fraise Tagada) sans aucun problème. Par contre un « Ftagman » ne peut consommer du cocktail Zan sans en devenir accro à vie.
Nick se vit en train de poser son doigt sur le bouton rouge …
Pour déclencher l’apocalypse !
Et n’écrasa que la fraise tagada qui était esseulée…
Son imagination lui avait joué un tour de cochon ! Les pompiers de Méméring avaient pour habitude de faire hurler leurs sirènes pour un oui pour un non. Jack n’y faisait plus attention, pourtant depuis le moment ou cette fille l’avait apostrophé, la sirène n’avait cessé de hurler.
Malgré la sirène, Jack et Nick s’approchèrent de la boutique laboratoire, juste à temps pour voir monsieur Hamada et ses sbires s’échapper par une petite porte latérale. Ils décidèrent de prendre au plus tôt l’avion pour Séville, où devait se trouver le grimoire. Pourvu que monsieur Hamada ne les ait pas devancés ! Ils sautèrent dans un taxi, peu importe les bagages, ils n’avaient plus le temps, et se firent conduire à l’aéroport. De là, ils trouvèrent un avion direct, et s’envolèrent vers le Sud de l’Espagne.
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Miranda, la rouquine, faisait les 100 pas à l’aéroport de Séville. Elle avait troqué sa longue robe rouge pour un fuseau noir et un chemisier vichy mais n’avait pas quitté ses talons hauts qui la rendaient si féminine. Elle avait accompli sa mission au bar en détournant l’attention du patibulaire Yamahashi et de sa fidèle armada en les mettant sur une fausse piste. Depuis son dernier contact avec Nick elle avait tout mis en œuvre pour leur faciliter leur tache en Espagne et usant de ses charmes et de ses contacts elle avait réussi à utiliser le jet privé de Mr Haribo et attendait un peu tendue sa sacoche à la main…
A leur descente d’avion, Nick et Jack repérèrent enfin Miranda qui les attendait. L’aéroport de Séville est situé au Nord de la ville, à 10 kms environ du centre. Heureusement, Miranda avait loué une voiture, qui les conduisit assez rapidement vers le centre, où devait se trouver le grimoire que tous recherchaient avec tant d’empressement depuis le début de cette histoire. Pourvu qu’ils arrivent les premiers !
Pendant ce temps-là, au Japon, Akito, le vieux bonze, méditait sur un mot simple : « réunion ». Il avait fait en sorte que tout les intervenants du puzzle soit présents a Séville , la cérémonie serait superbe, il la visualisait avec force.
Le lieu de rendez-vous était le Parque de Miraflores au nord de la gare Santa Justa.
Un promeneur qui se serait trouvé du côté du Parque de Miraflores n’aurait pas manqué de remarquer un homme au type européen, mais avec quelque chose d’oriental, qui boitait légèrement et était accompagné de deux costauds japonais au regard fou et aux dents noires, qui mâchouillaient sans arrêt. Les trois hommes semblaient aux aguets, se retournant sans cesse, et celui qui avait l’air d’être le chef tenait à la main un plan de la ville, qu’il étudiait tout en marchant.
« Le ventre de Cécile » n’était pas seulement une contrepèterie mais également un indice précieux. C’est en effet au centre même de Séville que se trouvait le Norman-uscrit. Au beau milieu du Parque Miraflores trônait une statue de la Milady locale, une certaine Santa Cecilia. D’origine portugaise, Cécile, avait sauvé d’un terrible fléau toute la cité…
En effet Cécile (aidée de son chien Berlin) avait réussi à faire fuir… mais ici il est bon de faire un petit rappel historique :
… 1348. L’année de la grande peste, arrivée d’Italie peu de temps avant. On dit qu’elle avait été annoncée par de nombreux présages, des chiens noirs courant, des pluies de sang. La moitié de la population de l’Europe mourait, peu à peu, et Séville n’était pas épargnée. On croisait des gens qui s’amusaient, puisqu’il était conseillé de rire pour ne pas contracter la maladie. D’autres se flagellaient en public, pour être sauvés de leurs péchés. Mais dans l’ensemble la maladie s’en moquait bien, et progressait. Les gens s’enfermaient chez eux, évitaient de regarder les autres dans les yeux, car cela suffisait pour être contaminé, et chacun devait se débrouiller avec ses souffrances. Seuls les prêtres allaient de maison en maison apporter un peu de consolation aux mourants. Santa Cécilia était arrivée à Séville à cheval, après avoir traversé la frontière à Ayamonte. Elle avait prodigué ses soins à toutes les femmes atteintes de la peste, avec des remèdes qu’elle connaissait, et peu à peu les femmes qu’elle avait sauvées avaient pris la relève, et distribué les tisanes et les potions qui allaient guérir peu à peu toute la ville. Mais le secret de la composition de la potion n’avait jamais été divulgué.
Tout les « Rouquins » de la ville. Cette bande de drôles de zèbres semait la pagaille avec leurs maux. Leurs maux n’étaient pour eux qu’un jeux, mais…
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Mr Hamada renâclait :
- Que fait ce vieux fou, une heure d’attente, c’est trop ! Aux yakuzas qui mâchonnaient :
- Restez ici ! Et s’il arrive ne le loupez pas cette fois, je repars a l’hôtel.
Pendant ce temps-là, à l’autre bout du monde…
Akito, le vieux bonze, adorait ce petit jeu, la téléportation n’avait plus de secret pour lui. Il attendait paisiblement monsieur Hamada dans la chambre, en caressant son chapelet d’os de yak et de fraise tagada sèches.
La technique de séchage des fraises tagada était aussi un secret partagé par bien peu de monde, et monsieur Hamada aurait bien aimé l’avoir aussi, il avait déjà fait plusieurs propositions à Akito, mais celui-ci demandait toujours plus d’argent…
Ce dernier ne partirait pour Séville qu’au dernier moment, quand tout le monde serait réuni au centre de la ville. Il lui fallait 30 secondes. Et là, il révèlerait le secret… pour le bien de l’humanité.
Une colonne se dressa au centre de la place, soulevant la statue, et au centre était encastré un livre ancien, entouré d’un halot de lumière. Ce livre avait été écrit dans les temps anciens. Il devait contenir la formule originelle de cette fameuse fraise et toutes ses vertus. Le temps était suspendu, tout s’était arrêté, seuls nos protagonistes avaient encore leur motricité. Il était temps enfin pour Akito de révéler le secret du véritable grimoire, qui était en sa possession depuis que les moines se le transmettaient de génération en génération. Alors le sage en lévitation leur dit :
- Je vous ai amenés ici, aujourd’hui, pour une raison, et je travaille à cette réalisation depuis longtemps… regardez ! Et il désigna le livre du doigt. La véritable recette était inscrite là, dans le grimoire, en fait, la fraise sucrée et si appréciée avait été inventée pour guérir l’être humain de toutes les maladies qui pouvaient exister ou qui pourraient un jour se développer. Seulement, les moines ne voulaient divulguer la recette entière car ils trouvaient que les hommes étaient trop intéressés par l’argent, et ils avaient peur qu’ils fassent le commerce d’une formule avec un pouvoir aussi énorme. Car celui qui posséderait la formule entière, aurait droit de vie ou de mort sur le monde. Quelle arme plus puissante que celle-ci pouvait exister ?
Ayant révélé ce secret, le sage expliqua que les humains avaient été habitués à en consommer pour qu’ils ne se rendent pas compte une fois le moment venu, du pouvoir de l’élixir.
Il ajouta :
- Maintenant que vous connaissez le secret, je vous demande de ne le révéler à personne. Et pour être sûr de votre parole, une fois que je serai reparti dans mon monastère, vous oublierez tout car votre mémoire sera effacée, et vous n’aurez plus aucun souvenirs des uns et des autres.
Epilogue : On entendit de nouveau les merles a bec jaune dans le parc, le temps avait reprit son vol, à quelques pas de l’incroyable scène finale une mère s’impatientait :
- Léo ! Viens ici, allez viens !
- Maman, achète-moi encore des fraises Tagada, oh, j’adore ces bonbons !
Les dessins sont de Noah Norman
Ont participé à la rédaction (par ordre d’appariton): Natsu, Lusina, Duduche,Sylvie,Rouk1, Nono,Elfe, IsaBerlin, Vincent.
Avec la gracieuse participation de Milady et l’ »autre Isa ».
Traces de Passages