Des printemps passèrent.
Dans les premiers temps, la Demoiselle, quittant ses prières et ses tapisseries, courait souvent à la fenêtre guetter le retour tant attendu.
Puis, peu à peu, ses épaules se voûtèrent, son pas se fit plus lent, la fougue de sa jeunesse laissa la place à la résignation. Le Dragon terrible avait dû avoir raison de son beau Chevalier. Sans doute, aucun messager ne pourrait lui apporter des nouvelles, car rares étaient ceux qui ressortaient de la forêt dans laquelle ils s’étaient aventurés.
Il fallait donc, seule, attendre la mort dans ce château trop grand, dans cette salle si grande, si froide ! Les serviteurs avaient beau alimenter sans cesse le feu qui brûlait dans l’énorme cheminée, la Demoiselle se recroquevillait, ses os paraissaient se souder ; son visage ressemblait de plus en plus à une vielle pomme oubliée dans un coin à la fin de l’hiver. Ses doigts, déformés par les nombreux ouvrages qu’une fois achevés, elle jetait derrière sa haute chaise, faisaient songer aux serres crochues de quelque oiseau mort de froid. Elle avait pris l’habitude de se vêtir de noir, reléguant au fond de ses armoires ses atours de velours rouge brodés d’or. Ses cheveux étaient recouverts d’un fichu qui lui mangeait la moitié du visage, et ne laissait voir que des yeux fixes et sans joie qui n’exprimaient plus rien.
(à suivre…)
la suite … la suite….. je veux la suite …..
bisous
Dernière publication sur l'esprit des anges 2 : L' Amour est le lien que Dieu nous tend..........
ça vient, Brigitte !
bisous
super, j’imagine les immences pieces du chateau
Les grandes pièces froides et sombres, les murs de pierre glacées, tout ce qu’on pourrait développer pour rendre l’atmosphère encore plus sinistre…